C’est une première dans le Cantal : les « Business Angels » accompagnent financièrement le développement d’une entreprise, Mécatheil.
L’argent ne tombe pas du ciel, mais il peut parfois être apporté par des « anges »… À Lafeuillade-en-Vézie, l’entreprise Mécatheil en fait actuellement l’expérience. Le fabricant de machines industrielles automatisées et sur-mesure est la première société du département accompagnée financièrement, à hauteur de 100.000 €, par Cantal Business Angels, littéralement les « anges des affaires ».
« Aujourd’hui, on fait la preuve de notre utilité », se réjouit Sébastien Pissavy, président de cette association de particuliers-investisseurs, créée il y a tout juste un an. « Mais surtout, on accompagne le développement d’une belle entreprise, qui fonctionne bien et apporte quelque chose au territoire. » Une société sur laquelle veillent désormais douze « anges ».
Un développement à grande vitesse
À l’origine de ce partenariat, il y a la soif de développement de Mécatheil : « Le comportement du client a changé, il faut qu’on aille de plus en plus vite, on a donc un fort besoin de se développer et de se structurer, explique son dirigeant Olivier Theil. Les PME ne peuvent plus stagner, surtout en robotique. Si on s’oublie pendant un an, on prend une claque?! » En deux ans, après avoir souffert pendant la crise, l’entreprise créée en 1998 est ainsi passée de 17 à 25 salariés et a investi dans le même temps « pour agrandir nos bâtiments, doubler notre partie production, développer notre bureau d’étude, restructurer notre partie administrative et commerciale… »
Un développement à grande vitesse qu’il s’agit de financer. « Quand on veut se développer, il n’y a pas cinquante solutions : il faut des fonds propres ou compter sur la banque. Or quand la conjoncture n’est pas forcément favorable, le fait d’augmenter les fonds propres grâce aux Business Angels, c’est une garantie supplémentaire pour les banques. » Et l’effet levier fonctionne : grâce aux 100.000 € apportés par les douze « anges des affaires cantaliens », Olivier Theil va pouvoir investir 400.000 €. « Ça nous a permis de doubler les fonds levés avec les banques. J’avais un plan de développement plus tranquille mais le fait d’avoir cet apport en fond propre, ça a tout accéléré. »
Et quid des contreparties?? En investissant dans Mécatheil, « les anges deviennent associés du fondateur de l’entreprise, qui augmente son capital », explique Sébastien Pissavy. La participation reste minoritaire, et repose surtout sur « un rapport moral. On s’est engagé deux fois par an à communiquer sur les résultats de l’entreprise, pour montrer que l’investissement a servi à quelque chose, explique Olivier Theil. Mais dans notre fonctionnement quotidien, ça ne change pas grand chose. Ce seront des “sleeping partners “», à savoir des actionnaires qui ne s’impliquent pas dans la gestion de l’entreprise.
Un effet levier auprès des banques
Du côté des anges, l’investissement n’est bien entendu pas désintéressé : ils espèrent un retour sur investissement dans quelques années, en sortant du capital. Car « il y a un potentiel de croissance, considère Sébastien Pissavy. Mécatheil peut aussi être un levier de développement pour les entreprises locales. Des robots sur-mesure, ça ne se fabrique pas partout, cette proximité peut donc être intéressante. » « La France est sous-robotisée, appuie Olivier Theil. En Allemagne, il y a 80 robots pour 100 opérateurs. En France, il n’y en a que 19. C’est un marché porteur. » Un marché sur lequel Mécatheil, avec l’aide de ses anges, compte bien décoller.
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