Benjamin Bréhin, Délégué Général de France Angels, la Fédération Nationale des Business Angels a été interviewé par le Mag de l’école IESEG afin d’aborder le sujet : « Business angels : la diversification au pouvoir« .

Loin de l’image qu’on s’en fait parfois, les Business Angels ont vu leur profil se démocratiser avec le temps, même si leur objectif ne change pas : investir dans de jeunes entreprises dans lesquelles ils croient pour appuyer leur réussite. Et il n’y a pas que la tech pour les séduire ! Le point avec Benjamin Bréhin, délégué général de la Fédération Nationale des Business Angels, France Angels, depuis 2011.

Comment définiriez-vous le rôle d’un business angel aujourd’hui ?

Pour un investisseur, prendre une part dans le capital d’une entreprise dans laquelle on croit est certes une manière de diversifier son patrimoine mais d’abord un engagement qui demande de la passion, de l’engagement et de la curiosité. On n’investit pas seulement son argent personnel, mais aussi son temps. Pourquoi ? Parce qu’on croit au potentiel de croissance d’une jeune activité dont nous accompagnons le décollage et parce qu’on croit à l’équipe qui le mène. Qu’ils soient jeunes ou moins jeunes, ces néo-entrepreneurs ont besoin de fonds, certes, mais aussi d’un accompagnement. Notre rôle est de leur apporter notre vécu, notre expérience, notre réseau relationnel et nos conseils.

Dans les médias, les business angels sont souvent associés au monde de la high tech et du digital. Est-ce si vrai ?

Les projets que nous soutenons sont bien plus diversifiés que l’on croit, comme le profil des business angels d’ailleurs. Le cliché du milliardaire arrivé qui investit dans une start-up ne correspond pas à la réalité du terrain, des profils et des parcours des investisseurs que réunit France Angels depuis 2001. Depuis le Covid, on sent une véritable appétence pour les projets tournés vers l’humain, la santé et la société. La tech est certes un terrain propice aux opportunités. Nous n’allons sans doute pas investir dans un commerce classique mais tous les secteurs ont leurs atouts, y compris dans le domaine sociétal ou environnemental sur tous les territoires où nous sommes implantés – la proximité est particulièrement importante à nos yeux. En novembre dernier, nous avons par exemple lancé AgriAngels, un nouveau réseau dédié aux projets qui se montent dans le monde agricole. Un nombre croissant de nos membres se tournent vers des projets à impact.