Le lundi 26 septembre au sein de l’Hôtel des Arts et des Métiers s’est tenu un des événements phare du réseau Arts & Métiers Business Angels, Les Entretiens d’Arts & Métiers Business Angels qui avait pour sujet l’enjeu des startups industrielles et qui a suscité de nombreux échanges.

À l’heure où la réindustrialisation de la France et la transition énergétique sont deux sujets stratégiques, l’industrie est au premier rang des priorités de décarbonation. Un effort colossal est nécessaire dans les années à venir pour élaborer de nouveaux procédés de fabrication et les industrialiser à grande échelle. Dans cette chaîne de valeur, des startups industrielles, qui produisent et vendent des biens physiques, sont nécessaires et stratégiques pour lancer les fondations de nouvelles industries.

La question du financement de telles startups constitue par conséquent un sujet crucial.

  • Lors des derniers « Entretiens d’Arts & Métiers Business Angels », quelques voies de développement possibles ont ainsi été mises en avant par plusieurs startups industrielles qui ont livré leur expérience dans le financement de leurs investissements : de la production de Kombucha éthique à la fabrication de protéines synthétiques en passant par la caractérisation de couches minces et le contrôle non destructif d’état de surface ! (voir liste ci-dessous).
  • Des points de vue parfois divergents ont été exprimés par des fonds d’investissement et groupe industriel impliqué dans la démarche.
  • Certains fonds expriment leur peu d’appétence pour des startups industrielles. C’est le cas de Juliette Mopin (Isaï Gestion), qui souligne les difficultés à supporter de lourds investissements pour un retour plus long et une valorisation plus modeste.  César Chanut (OneRagtime) précise pour sa part la difficulté pour des associés de fond à appréhender les caractéristiques et avantages d’une technologie disruptive.
  • D’un point de vue différent, Johanne Ulrich, Directrice des Investissements de InnoEnergy a souligné la nécessité de « dérisquer » l’investissement sur les différents plans technologique, industriel, économique et commercial… L’entrée du client final Renault dans le projet « Verkor » (fabrication de batteries auto) est un bon exemple de « dérisquage » dans un contexte complexe.

Enfin, l’accès aux divers financements publics axés sur la transition écologique et les nouvelles énergies bas carbone sont des opportunités à considérer attentivement.

  • Pour Pierre Boulet, PDG de Novares, l’aide au développement de startups industrielles est un levier important pour accélérer l’innovation dans le secteur automobile, même si les délais de qualification, de vente et d’après-vente d’une solution technique représente jusqu’à 20 ans, c’est-à-dire « une éternité » pour une jeune startup !
  • Quant à UI investissement, Jean-Philippe Zoghbi, Directeur Associé Innovation, détaille sa stratégie d’investissement dans des deeptechs à travers des fonds d’amorçage dédiés, abondés par des investisseurs extérieurs. De telles deeptechs débouchent sur des startups industrielles, dont la fabrication de béton bas carbone, le captage d‘énergie dans les océans, le recyclage de batteries électriques, et même un lanceur de satellites !
  • Raphaël Didier, directeur de la transformation et de la stratégie d’innovation chez BPI France a pour sa part décrit les différents leviers que propose Bpifrance dans le cadre du plan « startups et PME industrielles » doté de 2,3 Mds €uros : l’appel à projets 1ere usine, le volet « fonds propres » et la création d’un fond indirect.
  • Gonzague de Blignières (RAISE) a clôturé ces Entretiens par une évocation d’un investissement financier plus responsable et engagé dans des transformations à impact tel que les startups industrielles le proposent, en détaillant les engagements et la raison d’être de RAISE, fond evergreen co-fondé avec Clara Gaymard, et dont la moitié des revenus des « carried interest » est reversée à la fondation « Raise Sherpa », dont la vocation est d’aider les startups.

« Ne pas oser, c’est déjà perdre » ont été les mots de la fin !